Maillon essentiel de la pollinisation et de la préservation de la biodiversité – l’abeille contribue à la reproduction de 80 % des espèces de plantes à fleurs – les abeilles disparaissent de manière alarmante ces dernières années. Une surmortalité – estimée entre 30 et 35 % – due à de nombreux facteurs comme l’usage des pesticides et autres substances chimiques en agriculture intensive, la prolifération des espèces invasives tel le frelon asiatique, la pollution des écosystèmes, la pollution électromagnétique notamment. Une situation inquiétante tant l’extinction de cette espèce menacée à un impact sur l’agriculture mondiale et par voie de conséquence sur la crise alimentaire existante. D’ailleurs, Albert Einstein ne disait-il pas déjà de son vivant : « si l’abeille disparaissait de la surface du globe, l’Homme n’aurait plus que quatre années à vivre ». Qu’à cela ne tienne ! Outre le fait de s’éloigner des pratiques de monoculture, de développer des moyens alternatifs aux pesticides et de réduire les pollutions de l’air, du sol et de l’eau, il est possible de franchir le pas, d’adopter une ou plusieurs ruches : bref de devenir un apiculteur.
Plan de l'article
Pourquoi et comment avoir des ruches dans son jardin ?
Que l’on soit saisi d’un impérieux besoin de nature, que l’on veuille telle une BB aider une espèce menacée et favoriser la biodiversité, que l’on soit un amateur de miel ou tout simplement parce que l’on s’intéresse de plus en plus à l’apiculture : élever des abeilles relève alors du bon sens.
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S’équiper
Une ruche se compose de différents éléments. De bas en haut de la ruche, elle est alors composée d’un corps où la reine pond et où la colonie se développe et stocke le miel et le pollen. Au-dessus se trouvent la hausse ou les hausses équipée(s) de cadres, bâtis, mais aussi des rayons de cire. C’est cette partie qui sera récupérée par l’apiculteur au moment de la miellée. On trouve ensuite le couvre cadres qui permet de fermer la ruche dans sa partie haute puis d’un toit plat ou en forme de chalet.
En parallèle, il faut également s’équiper d’outils d’apiculteur comme propose le site apiculture.net : le lèvre-cadre, les brosses à abeilles, le maturateur, l’extracteur, l’enfumoir notamment. Pour finir, il est impératif de se munir d’une tenue adaptée, optimale pour se protéger des piqûres, mais aussi pour avoir une liberté de mouvement maximale. Entre la combinaison blanche pour couvrir tout le corps, le casque colonial avec voile, la paire de gants en cuir, il est également possible de se doter d’une paire de bottes.
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Fort heureusement, tout le matériel apicole utile et indispensable pour se lancer est disponible d’un seul clic.
S’informer, se former
Pour se lancer en tant qu’apiculteur, il est essentiel de se rapprocher d’apiculteurs, de consulter les ouvrages pour apprendre le métier, mais aussi de suivre des formations, auprès de l’Institut Scientifique et Technique de l’Animal en Ville par exemple. Mieux vaut prendre tous les conseils utiles et nécessaires, suivre toutes les recommandations d’usage avant de se lancer. En parallèle, il est également essentiel de respecter les lois, les normes en vigueur propres à l’installation des ruches dans un jardin et pour cela, rien de tel que de se rapprocher de la mairie de résidence. En tant que futur apiculteur, il faut également prendre contact avec la Direction des Services vétérinaires du département de résidence. Pour finir, après renseignements pris auprès du syndicat apicole du département, il est plus que préconisé de contracter une assurance de responsabilité civile adéquate. Une fois toutes les démarches effectuées, il ne reste plus qu’à s’occuper de la ruche.
Comme tous les métiers, mieux vaut être un apiculteur aguerri que d’y aller à tâtons.
Soigner
Bien entendu, une fois l’essaim installé dans la ruche, le travail de l’apiculteur ne fait que commencer. Il faut en effet suivre son évolution. Et pour cela, il convient de vérifier l’absence d’insectes, d’animaux parasites, de les traiter pour éviter les maladies, d’apporter selon leur besoin des réserves de nourriture en hiver – sous forme de pains, de sirops ou de candi voire du miel selon les cas – de stimuler la ponte au début du printemps, de diviser la colonie, mais aussi de surveiller la production de miel et de le récolter au bon moment entre autres. Sans oublier bien sûr de veiller à ce que la ruche soit toujours installée dans une zone assez dégagée, près de plantes, d’arbres et de fleurs mellifères.
La Terre d’abeilles compile sur le net la liste des plantes nectarifères et pollinifères à planter.
Récolter et profiter
Fort heureusement, le travail de l’apiculteur et les soins portés à la ruche ne sont pas vains. Outre le miel fait maison qu’il est possible de déguster, de nombreux autres produits de la ruche peuvent être consommés et présentent de nombreuses vertus pour rester et demeurer en bonne santé.
Le miel. Riche en glucides, en acides aminés essentiels, c’est un aliment très énergétique et un sucre naturel. Il aide à lutter contre la fatigue physique et intellectuelle, soulage les maux de gorge, facilite le sommeil et cicatrise les plaies.
La gelée royale. Autrement nommée « miel de luxe », la gelée royale est très sucrée. Elle renferme des glucides, des minéraux, des acides aminés, des antibiotiques naturels et des vitamines B. Bref, c’est un concentré de bienfaits. Anti-fatigue, stimulateur d’appétit elle aide également à gérer le stress et à faciliter la digestion.
Le pollen. Composé de sucres, de protéines, de lipides insaturés, de vitamines, de substances antibiotiques notamment, ce produit naturel booste l’organisme entier.
La propolis. Contenant des flavonoïdes, des huiles essentielles, des vitamines et des minéraux, elle présente également des propriétés bactéricides, anti-inflammatoires, analgésique et cicatrisante par voie externe. Idéale donc pour lutter contre les aphtes, les gingivites, la mauvaise haleine, mais aussi renforcer les défenses immunitaires et soigner les troubles ORL.
Une ruche produit entre 10 et 40 kilogrammes de miel par an. Se transformer en joyeux apiculteur(trice) en installant une ou plusieurs ruche(s) dans son jardin c’est alors profiter des nombreux bienfaits des produits fabriqués par les abeilles, mais aussi agir pour l’environnement. Une action qui complète alors les nombreuses opérations menées par l’association Agir pour l’Environnement. Et, pour ceux et celles qui veulent encore réfléchir avant de se lancer, il est possible de parrainer une ruche en attendant.