Des rapports émis par les commissions de sécurité incendie font état de l’ampleur des risques d’incendie dans les prisons. Au moins 12 établissements sont concernés par cette menace.
La sécurité incendie dans les prisons, le nouveau problème du Ministère de la Justice
Une menace encore plus lourde que la surpopulation carcérale et la violence qui y règne pèse sur les établissements pénitentiaires français : les menaces d’incendie. Les risques sont tels que dans plusieurs cas, les commissions de sécurité ont refusé de donner leur aval à l’ouverture de nouvelles prisons.
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Mardi prochain, le Conseil d’État statuera en urgence sur la requête déposée par l’Observatoire International des Prisons (OIP). La Haute Juridiction tranchera sur le cas des maisons d’arrêt d’Ajaccio et de Tours.
Les dossiers relatifs à ces deux prisons ne sont que la partie visible de l’iceberg, car l’OIP a déjà reçu plus d’une dizaine de refus d’autorisation d’ouvertures motivés par les défaillances au niveau de la sécurité incendie.
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« L’état de vétusté avancé » du bâtiment à Tours et la « non-conformité aux règles » de sécurité sont les raisons principales qui ont poussé la commission de sécurité incendie à prendre une telle décision. À cela s’ajoute, d’une part, l’incapacité des personnels de l’établissement à maîtriser un incendie et, d’autre part, l’absence d’agents de sécurité incendie sur les lieux.
La saisine du juge, le seul moyen pour attirer l’attention du Ministère de la Justice
En cas de sinistre, la commission estime que le risque de propagation des flammes y est très élevé. Il en est de même dans la prison d’Ajaccio. Les pompiers confirment l’impossibilité pour les autorités de protéger les prisonniers contre les fumées.
L’avocat de l’Observatoire International des Prisons veut tirer la sonnette d’alarme. S’il est conscient du manque de moyens de l’Administration, il reste toutefois convaincu que la saisine du juge administratif est le seul moyen qui permettra d’enjoindre l’État à prendre ses responsabilités. Toujours selon l’avocat, c’est la vie des prisonniers, dont l’Administration a la charge, qui est en jeu.
L’association a déjà saisi en premier ressort les tribunaux administratifs, mais ces derniers n’ont pas fait droit à leurs demandes au motif que l’administration pénitentiaire avait réalisé ou du moins, prévu des travaux. Même si les rapports des commissions de sécurité incendie sont restés sans suite jusqu’à aujourd’hui, l’OIP reste optimiste par rapport à l’issue de ses requêtes.